DANIEL JOHNSON
Premier ministre du Québec (1966-1968)
In memoriam
En 1968, le décès du premier ministre suscite un grand élan de sympathie auprès des Québécois. Il faut rappeler que quelques années auparavant, Maurice Duplessis (10) et Paul Sauvé (11), deux autres premiers ministres provenant des rangs de l’Union nationale, étaient respectivement décédés en poste en 1959 et en 1960. Ainsi, en septembre 1968, lorsque le Québec apprend que Daniel Johnson a rendu l’âme à Manicouagan, la province est sous le choc (12). Les pages frontispices de certains journaux qui furent publiées peu après le décès de Daniel Johnson en témoignent.
Nonobstant les reportages diffusés à la radio et à la télévision, et au-delà des cérémonies funéraires, les nombreuses photos et les centaines d’articles publiés dans les journaux québécois demeurent, en quelque sorte, les premiers hommages rendus au défunt premier ministre Johnson. D’autres formes de considérations succèdent à ces réactions à chaud. Le lancement d’un microsillon (33 tours) regroupant certains discours de Daniel Johnson, et qui fut lancé le 8 octobre 1968, soit treize jours après son décès, en est un exemple.
Puis, alors que les années filent, certains auteurs et chercheurs manifestent le désir de mieux connaître le personnage ou veulent témoigner de la vie de Daniel Johnson en publiant des essais et des biographies de l’homme. Soulignons le colloque Daniel Johnson tenu dans le cadre des Rencontres sur les leaders politiques du Québec contemporain à l’Université du Québec à Montréal en 1990 et dont les actes furent publiés l’année suivante.
Mais le temps passe et le souvenir de Daniel Johnson s’estompe. Pourtant, à travers l’espace public québécois, son nom est associé à des rues, à des boulevards, à des parcs publics, à un barrage (13) et même à un pont situé à Saint-Pie.
En septembre 2018, cinquante ans après son décès, les médias québécois soulignent l’événement et ravivent pour un temps le souvenir de Daniel Johnson. Quelques mois auparavant, à Saint-Pie, lieu de la résidence secondaire de Daniel Johnson dans le comté de Bagot, on procède au dévoilement d’une plaque commémorative réalisée en sa mémoire. Luc Cordeau, directeur général du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe et ancien résident de Saint-Pie, est interpelé par la Municipalité de Saint-Pie afin de réaliser des recherches et de rédiger le texte commémoratif.
Pour le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, il s’agit alors du premier pas qui mènera à la réalisation de cette présente exposition virtuelle qui se veut un hommage à Daniel Johnson, député de Bagot de 1946 à 1968 et premier ministre du Québec de 1966 à 1968.