DANIEL JOHNSON
Premier ministre du Québec (1966-1968)
1960-1961
Le tournant des décennies 1950 et 1960 demeure une période cruciale pour Daniel Johnson. Après les décès successifs de Maurice Duplessis, le 7 septembre 1959 (10), et de Paul Sauvé, le 2 janvier 1960 (11), c’est Antonio Barrette, ministre du Travail depuis 1944 (12), qui devient premier ministre du Québec le 8 janvier 1960 (13). Quelques mois plus tard, le 27 avril 1960, Antonio Barrette annonce la tenue d’élections générales (14), un geste qui sera déterminant pour l’avenir de Daniel Johnson.
Lors de l’élection du 22 juin 1960, Johnson, réélu dans Bagot, constate qu’avec près de 52 % des votes et 51 députés élus (15), le Parti libéral prendra le pouvoir. « Pour le député de Bagot, le compte à rebours a débuté le soir même de la défaite de Barrette. Désormais, chacun de ses gestes et chacune de ses paroles vont tendre vers un seul but : le congrès au leadership (16) », note le journaliste Pierre Godin.
Le congrès de l’Union nationale se déroule le 23 septembre 1961 au Colisée de Québec. Le principal adversaire de Daniel Johnson dans la course à la chefferie est Jean-Jacques Bertrand, député du comté de Missisquoi. Dans ce climat de réformes amorcées par le premier ministre Paul Sauvé et les libéraux de Jean Lesage, la presse semble favoriser Bertrand, qui représente « plus que Johnson, la promesse d’une Opposition éclairée, susceptible de faire échec au retour du duplessisme (17). » Au final, Johnson, qui a su conquérir les éléments de la base plutôt que l’establishment du parti, remporte la chefferie de peu avec une majorité de 94 voix sur 1 986 délégués (18).